U17 DHR – UN DERBY AU SOMMET
Les U17 DHR du FC Mougins effectuent un très bon début de championnat, après 5 journées, les joueurs de Jeremy Bouchacourt occupent une magnifique place de leader du Groupe B.
Jeremy, avant de parler de ta catégorie et de ton équipe, peux-tu te présenter et retracer ton parcours footballistique ?
Jérémy Bouchacourt, 26 ans, en concubinage avec ma petite amie depuis bientôt 6 ans (que je remercie au passage pour le temps qu’elle me laisse consacrer au football et qui est très conséquent, notamment cette année) et j’habite à St Laurent du Var depuis que je suis né.
Je suis titulaire pour le coté professionnel d’un Bac +5 dans le management commercial, et du Brevet de Moniteur de Football pour le côté sportif. Je suis d’ailleurs en formation pour le Brevet d’Entraineur de Football, diplôme financé en partie par le FC Mougins, que je remercie également.
Concernant mon parcours footballistique en tant que joueur, j’ai fait l’essentiel de ma « carrière » de joueur dans 4 clubs, que cela soit avec l’ES Cros de Cagnes, mon premier club, où j’ai pu jouer en -15 ans Ligue, avec le Cavigal Nice, en U19 DH, mais également avec le Stade Laurentin, en U19 DHR. J’ai rejoint le FC Mougins en 2009, avec le statut d’U20, et c’est durant cette année que je me suis fracturé un tendon de la cheville à Grasse…
Ce fut un petit peu le déclencheur de mon arrêt en tant que joueur, car je n’ai pas eu la possibilité et surtout l’envie de revenir à mon meilleur niveau, prenant de plus en plus de plaisir à être sur le banc et de moins en moins sur le terrain…
Concernant mon parcours d’entraîneur, j’ai démarré en 2008 directement avec des U17 au Stade Laurentin. L’année d’après, je suis arrivé à Mougins et on m’a également fait confiance dans cette catégorie, sur une équipe U17 Pré-Honneur. Ironie de la situation, j’avais comme responsable de catégorie & entraineur de l’équipe première U17 Billy, actuel Président du club, et en équipe réserve Jean Michel Correa, qui est aujourd’hui mon préparateur physique depuis 2 saisons maintenant…
J’ai passé 2 saisons dans ce rôle puis j’ai eu en charge la réserve U17 que j’ai gardé 2 ans et demi, et suite à la décision de Billy de se mettre en retrait en Décembre 2013, j’ai repris l’équipe première de la catégorie qui était en mauvaise posture… On a réussi à se sauver, et l’année d’après, on fait l’exploit de monter en U17 DHR… Je pense que le match de la montée est mon meilleur souvenir mouginois à l’heure d’aujourd’hui… Tant sur le plan footballistique qu’émotionnel, je pense que j’aurais beaucoup de difficulté à retrouver ce type de sensation sur un banc car ce moment fut magique !
Depuis, avec plus ou moins de difficulté, nous sommes arrivés à rester en DHR, avec une première année compliquée et une deuxième laissant quelques regrets mais qui m’a permis d’acquérir beaucoup d’expérience à ce niveau…
J’attaque donc ma 3ème saison à ce niveau, mais surtout ma 9ème saison en tant qu’éducateur à seulement 26 ans, et j’en suis le premier heureux !
Tu es le responsable de la catégorie U17, comment gères-tu cette responsabilité et quels sont les objectifs des équipes U17 du FC Mougins ?
Tout d’abord, qui dit responsable de catégorie dit présentation de l’ensemble des équipes & du staff. 3 équipes composent la catégorie U17, avec 2 équipes Honneur encadrés par Pierre Rolly (équipe 2) et Franck Leroy (équipe 3). Concernant le staff de l’équipe DHR, j’ai la chance d’avoir un adjoint (Thomas Peze) et un préparateur physique (Jean Michel Correa) qui sont plus que de simples personnes m’aidant, mais qui permettent d’avoir une vraie réflexion à 3 dans le contenu et dans la mise en place globale… Je voulais particulièrement les remercier, notamment dans cette année de formation qui m’oblige à m’absenter 1 semaine par mois. La mission qui est la leur n’est pas simple, et je sais qu’ils font tout ce qu’ils peuvent pour garantir les meilleures séances possibles pendant mon absence.
Concernant la catégorie et la gestion des 3 équipes, j’ai choisi d’adopter un management plutôt observateur, dû à différents critères : tout d’abord, je pense qu’il y a assez d’expérience sur les bancs de ces 2 équipes pour ne pas avoir à m’immiscer dans leurs façons de travailler. Ils savent qu’ils peuvent compter sur moi s’ils en ont besoin, s’ils ont une question ou un conseil à avoir mais je ne veux rien imposer car je n’aimerais pas que l’on m’impose quelque chose qui ne soit pas propre à ma façon d’éduquer ou d’entrainer.
Dans tous les cas, je suis au courant de ce qu’il se passe, que cela soit en match ou à l’entrainement avec des débriefings de leur part, comme eux sont au courant de ce qu’il se passe en équipe première. Un vrai travail d’équipe est mis en place dans la catégorie et c’est ce que je recherchais en début d’année… Seul regret, j’ai pu assister qu’à un bout de rencontre de l’équipe 3, et malheureusement pas encore à un match de l’équipe réserve. Cela en devient même un petit peu superstitieux, car elle a gagné tous ses matches et je ne voudrais pas être le chat noir de cette équipe…
Concernant les objectifs, il faut différencier les objectifs clubs des objectifs « groupes ». L’objectif club minimal est simple : il faut réussir à maintenir l’équipe DHR tout en parvenant ENFIN à faire monter l’équipe 2 au niveau Pré-Excellence. C’est une mission que la catégorie loupe depuis l’année où le groupe 1 a réussi à monter en DHR, date qui correspond à la descente de l’équipe réserve en Honneur. L’ensemble de la catégorie sera donc mobilisé pour cet objectif, et cela a commencé dès le premier match de championnat pour les 3 équipes…
Concernant les objectifs « groupes », l’équipe 3 a pour but de prendre du plaisir, mais aussi et surtout de donner un coup de main à l’équipe 2 quand elle en aura besoin. Il y a donc un véritable esprit de progression, cela allant totalement dans le sens de la catégorie.
L’équipe 2 a également cette notion de progression car elle est composée à majorité de 1ere année, et l’ensemble de l’effectif doit avoir l’ambition de taper à la porte de l’équipe première.
Enfin, l’équipe 1 a un objectif clair : « le jeu ». C’est le projet qui a été mis en place pendant l’intersaison estivale et c’est ce qui est prôné depuis le 16 Aout, date de la 1ère séance du groupe. Le staff (car je ne suis pas tout seul dans cette idée et j’inclus une nouvelle fois mes 2 acolytes) estime que les résultats ne viendront que par le jeu proposé, et non l’inverse. Et la gagne n’est pas oubliée loin de là, mais on pense que les jeunes U16 ou U17 qui composent notre effectif ont un besoin de formation, d’apprentissage plus qu’un besoin de victoires… Le résultat comptable n’est qu’une petite partie de l’apport que l’on veut transmettre au groupe.
Les résultats ne viendront que dans un second temps, à la suite de performances de qualités sur le rectangle vert…
Pour ta troisième saison comme éducateur d’une DHR, es-tu surpris par cette place de leader et que signifie-t-elle à tes yeux ?
Pour aller dans le sens de ma dernière réponse, elle ne signifie pas grand-chose. Bien évidemment, cela est plaisant de voir le nom du club en haut du classement, mais cela ne doit pas nous faire plus de mal que de bien, et ce fut un peu le cas sur le dernier match de championnat, perdu à domicile contre Gap.
Cette première place doit plus ou moins valider le projet de jeu mis en place avec le groupe, mais ne doit pas nous faire oublier d’où l’on vient, et quelles difficultés nous avons passés tous ensemble pour en arriver là… Le groupe en a bavé pendant la préparation physique, les 5 semaines ont été difficiles, tant sur le plan physique où il fallait encaisser cette charge de travail que sur le plan mental pour comprendre le projet…
Dans la suite de cette réflexion, le terme « surpris » n’est, je pense, pas adapté…
Nous sommes contents de cette place, mais pas crédule ! Nous avons un groupe jeune pour une DHR mais avec de la qualité. Ces résultats doivent nous conforter dans notre idée et nous permettre d’être encore plus ambitieux, non pas dans les résultats, mais dans le projet de jeu que l’on propose… On va pouvoir pousser l’idée encore plus loin dans le futur, aller chercher plus vite ce que l’on n’aurait pas pu faire sans les résultats qui sont les nôtres à la trêve, sans bien évidemment oublier les bases de ce niveau…
Maintenant, le plus dur reste à venir car les équipes adverses vont désormais nous attendre de pied ferme et on a tendance à oublier les fondamentaux dans ce genre de période où tout va bien… Le staff aura donc beaucoup de travail pour rester vigilent et rappeler les 3 mots d’ordre qui font notre force depuis le début de l’année : Travail, Intensité & Solidarité !
Quel éducateur es-tu ? Quel est ou sont tes modèles ?
Concernant les modèles, je ne pense pas en avoir… mais je m’inspire beaucoup des visions extérieures, que ce soit en amateur ou en professionnel ! Certains coaches m’ont marqué dans ma vie de joueur ou d’entraîneur, comme Anthony Paolino, Gilbert Minasi ou Michel Cavargini, pour différentes raisons, et font le coach que je suis aujourd’hui… Forcément, dans le monde professionnel, certains m’inspirent également mais je ne pense pas avoir de modèle car chacun trace son chemin en son âme et conscience et chaque choix détermine son futur et déterminera le prochain choix à faire…
Je ne sais pas si c’est à moi de dire quel éducateur je suis, mais en étant le plus objectif possible, j’essaie de transmettre les valeurs que j’estime être les miennes : Travail, Intensité & Solidarité…
J’estime être un travailleur, et je ne me vois pas arriver sur une séance sans savoir ce que je veux faire, quel message je veux faire passer… C’est aujourd’hui quelque part le mal du football de nos jours, et si j’arrive à faire passer ce message aux jeunes, j’aurai rempli ma fonction d’éducateur…
Intensité, certains peuvent me le reprocher, mais je suis très présent, trop pour certains peut-être. Je mets de la voix, j’anime les séances avec beaucoup d’envie car c’est ce que j’aime : être sur les terrains, voir les joueurs progresser et faire passer son message du mieux possible…
Et solidarité car j’ai toujours été quelqu’un qui réussit grâce aux autres, avec les autres… Si j’ai confiance en la personne, je pourrais tout faire pour qu’elle sente que je la soutiens, quoi qu’il arrive, quel que soit la situation…
J’ai forcement certains défauts, et notamment certains qui peuvent faire partie de certaines qualités, et je remercie une nouvelle fois le club de me permettre d’apprendre et de faire face à ces défauts. J’essaie de les gommer, et l’envie de passer les formations comme je suis en train de le faire m’aide à passer certaines étapes dans ce qui est ma passion au quotidien…
Enfin, quel regard portes-tu sur le FC Mougins ?
Il est difficile d’avoir un regard extérieur pour une personne qui est à l’intérieur du projet…
Quand je suis arrivé au FC Mougins en 2009, je voulais retrouver ce côté familial que j’avais eu étant jeune au Cros de Cagnes et que j’avais perdu sur mes différents clubs suivants. Un club où tout le monde se dit bonjour, apprend à se connaitre… Ce côté n’a pas changé et c’est ce qui fait la force de notre club…
Aujourd’hui, le club a réussi à garder ce côté là…
La grande force des différents Présidents que j’ai pu connaître dans le passé (Henri Faraud et Jean Philippe Gauthier avec qui je garde de très bons contacts et que je remercie encore beaucoup aujourd’hui de m’avoir fait confiance) a été de développer le sportif sans oublier les valeurs de ce club.
Pierre Petit et Billy ont eu un discours fort lors de la première réunion d’éducateur : garder cette ligne de conduite en développant au maximum le club. Et je pense qu’il faut absolument garder l’envie de faire progresser le club sportivement, car nous avons une force que beaucoup de clubs recherchent mais qu’ils n’arrivent pas à obtenir : l’âme du club.
Tant que le club garde cette ligne de conduite, je pense qu’il ira dans la bonne direction.